7 déc. 2018

Canada - Train Transcanadien


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"Après avoir souhaité rattraper le retard, j'ai maintenant un pincement au cœur, au moment de vider notre nid, de descendre à quai pour de bon, et de saluer nos camarades éphémères. 

De l'Est à l'Ouest, de l'automne à l'été indien, en passant par l'hiver glacial.
Toutes les saisons, tous les climats, toutes les lumières.
L'eau en pluie, en neige, en nuage, en verglas, en brume, en lac et en rivière.
Notre aventure humaine et naturelle au rythme des voies de chemin de fer s'achève."


Notre train train

Nous, c'est la ligne rouge

Ontario

La cabine panoramique

Confortable et vitrée

Petit showcase privé

1er arrêt!

Winnipeg, capitale du Manitoba

Il a même pas froid, il est vraiment fort ce Gandhi!

Le marché couvert

Ma partenaire de crime

Manitoba in black & white

Saskatchewan au soleil couchant

Les plaines à perte de vue

Les fucking wagons de fret!

Froid et bonne humeur

Paysages tout en longueur

On arrive en Alberta

Arrêt à Jasper: notre wagon sous la montage

De Jasper à Vancouver, la plus belle portion

Sapins, montagne et neige

50 nuances du gris

Le wagon détente

Le petit-dèj est servi!

Dur de faire de belles photos dans un train...

Qui rêverait d'habiter cette cabane?

Lunch time

Le menu proposé à bord

Les prix sont corrects et les portions généreuses

Enfin, la Colombie-Britannique

Allez, bonne nuit!

Le texte et infos pratiques:

Tchou tchou les p’tits canailloux !

Aujourd’hui, comme promis, je vous fais prendre le train Transcanadien, de Toronto à Vancouver.
Mais laissez-moi d’abord revenir un peu en arrière.

J’étais donc chez mon amie Doriane à Toronto et le plan initial était qu’elle obtienne des vacances et qu’on fasse la traversée en voiture, pour que je puisse rejoindre Vancouver avant l’hiver (parce que voyez-vous, je suis une grosse trouillarde qui a peur de l’hiver Canadien, et qui espère s’en échapper en misant sur la côte Pacifique et tempérée).

Cependant, après diverses péripéties, Doriane n’a pas pu obtenir ses vacances comme prévu et j’ai donc décidé de partir seule en train. Nouveau rebondissement, il m’a été impossible de réserver mon billet de train à la date que je souhaitais pour de nombreuses raisons (dont une étant que la société de train Via Rail n’accepte pas les paiement en ligne avec une carte autre que Canadienne, oui c’est extrêmement pratique pour les touristes étrangers !). J’ai donc décidé de ne pas m’obstiner contre les coïncidences, et j’ai réservé un billet pour le train suivant (4 jours plus tard donc, car oui, il n’y a que deux trains par semaine). La bonne surprise c’est que les affaires de Doriane se sont arrangées et qu’on a pu partir ensemble dans cette aventure pour le moins rocambolesque !
Pour vous donner quelques chiffres, le trajet entre Toronto et Vancouver c’est près de 4500 km à travers 5 provinces, pendant 4 jours et 4 nuits (enfin plutôt 5, en l’occurrence).
Comme nous sommes joueuses, nous avons choisi la classe éco, ce qui veut dire que nous n’avions ni couchette, ni douche, ni repas, ni wifi. En somme, le bonheur !

Le départ a eu lieu à Toronto vers 22h et nous avons d’abord été agréablement surprises par nos sièges qui avaient l’air confortables, avec même un petit repose-pied pour passer la nuit à peu près allongées. Je ne vous cache pas qu’on a déchanté au bout de quelques heures et de plusieurs retournements nocturnes dans notre petit nid pas si douillet. Mais qu’importe, nous étions pressées de voir le jour se lever sur l’Ontario.
Dans l’après-midi, nous avons percuté quelque-chose et le train s’est arrêté. Il s’agissait d’un morceau de rail qui a perforé les tuyaux d’aspiration de l’air, nous laissant sans toilettes pendant plusieurs heures. Mais heureusement notre mécano McGyver a réussi à rafistoler tout ça avec des boîtes de Pringles (allez savoir comment…).
Le 2ème soir, nous avons eu le droit à un concert donné par une charmante chanteuse-guitariste qui passe sa vie dans les trains à divertir les voyageurs. Un petit moment de douceur avant la suite des ennuis…
Alors que nous allons nous coucher, nous approchons tranquillement de la frontière avec la province du Manitoba, et depuis des heures nous sillonnons des forêts de bouleaux et de sapins enneigés, ponctuées par des lacs gelés.
2ème jour, nous arrivons à Winnipeg, la capitale du Manitoba, au petit matin. Et on peut dire que c’est vivifiant de se prendre du -15°C dans les gencives au réveil ! On a le droit à un arrêt de 2h, le temps de jeter un œil dehors, capter un peu de Wifi, et visiter le marché couvert.
On remonte dans notre wagon, et après un changement d’équipage et du wagon de tête (rapport aux tuyaux endommagés le jour précédent), nous traversons le Manitoba et ses plaines enneigées à perte de vue.

En début de 3ème soirée, nous sommes toujours dans le Manitoba et nous avons pris plusieurs heures de retard à cause de la compagnie ferroviaire de fret qui possède les rails et a donc priorité sur les trains avec passagers. Le problème c’est qu’on comprend très vite qu’il y a des dizaines de trains de fret qui passent et qu’on doit à chaque fois se ranger sur une autre voie, en attendant parfois plusieurs heures sans avancer. Les toilettes pour personnes à mobilité réduite sont définitivement hors services, et les fumeurs commencent à être en manque de nicotine vu que les pauses sont sucrées en raison des retards. La tension monte d’un cran.

Le matin du 3ème jour, nous arrivons péniblement à Saskatoon, capitale de la province du Saskatchewan. Nous avons été bloqués pendant assez longtemps et accumulons désormais plus de 9h de retard, malgré les changements de fuseaux horaires en notre faveur. On a assisté à un début de mutinerie des fumeurs, et une passagère a tenté une révolution en déclament des textes de loi pour souligner qu’il est illégal de nous enfermer des heures dans un train à l’arrêt. La cheffe de notre wagon, que nous surnommons affectueusement Mary Poppins, tient bon et réussi à ramener le calme. Mais tous nos regards désespérés sur les montres et les plaines enneigées ne réussissent pas à accélérer la cadence. Le chauffeur s’amuse même à mettre nos nerfs à l’épreuve en faisant une marche arrière de plusieurs kilomètres pour laisser passer, devinez quoi, un énième train de fret !

L’après-midi, une sortie improvisée par Mary Poppins nous permet de relâcher un peu la pression à coup de bataille de boules de neige entre les passagers qui deviennent nos amis d’un jour. Certains dansent, d’autres jouent au loup… chacun craque comme il peut.

Après les grandes plaines, nous voyons maintenant passer des collines entourées de forets de bébé bouleaux et de toundra. C’est long, encore et toujours mais on s’habitue, et même les révolutionnaires se résignent...

4ème soir, quelque part en Alberta. On a toujours énormément de retard (environ 12h), mais il parait que ça peut se rattraper, alors on s’accroche à ce mince espoir. On hésite à annuler notre nuit d’hôtel du lendemain, car nous étions supposées arriver vers 18h mais, a priori, ça sera compliqué. On décide quand même de croire en notre bonne étoile et au bon lit et à la douche qui nous attendent bientôt.
Avant de nous coucher, un petit papy de 86 ans est venu nous raconter une histoire, l’histoire de sa vie. C’était très touchant, et on s’est senties comme à la maison avec cet ancêtre qui aurait pu être le nôtre.
Pour continuer sur de la douceur, on commence à sentir le caribou en décomposition de stade 4 et à avoir des escarres aux miches. Amis de la poésie, bonsoir !

Nous avons passé Edmonton vers minuit, puis Jasper au petit matin. On a eu le droit à une pause d’une demi-heure qui était la bienvenue. On en a profité pour se ravitailler dans une boulangerie, parce qu’on commence à en avoir assez de nos provisions de barres de céréales et de salade de riz maintenant moisie. Et puis de toutes façons nos stocks sont plutôt bas, et il va bientôt falloir qu’on retrouve le goût de la vraie nourriture.

À Jasper nous avons changé de camarades et de paysages. C’est la portion la plus jolie selon les guides, et effectivement c’est magnifique. On longe des montagnes enneigées bordées par un lac pendant une bonne heure, à l’abris des sapins et de la brume. Des nuances infinies de gris saupoudrées par les flocons qui donnent des allures de soirée mousse au paysage. Pour une fois, on apprécie la lenteur du train.
Et puis dans le train, se trouvait aussi un prince charmant. Doriane l’a immédiatement repéré et ce qui devait arriver arriva… J’ai donc fini mon trajet en solitaire, sous les regards attendris des tourtereaux qui se sont envolés pour d’autres aventures.

Nous sommes finalement arrivés à Vancouver vers 3h30 du matin au lieu de 18h après d’interminables lenteurs et une marche arrière de trop, et VIA rail nous a gentiment proposé de rester dormir jusqu’à 6h et de nous offrir un petit-dèj, wouhou ! J’ai préféré filer tout droit vers mon hostel et la promesse d’une douche chaude et salvatrice. L’auberge était vraiment craignosse, d’ailleurs je ne vous la recommande pas, mais après 4 jours et 5 nuits dans le train, ça a fait l’affaire.
Pour résumer, c’était une belle aventure !

Pour ceux que ça intéresse, je vous laisse regarder les infos pratiques en bas de page, en savourant la BO de l’excellent film « A star is born » chantée par Lady Gaga et Bradley Cooper, et braillée en boucle par Do et moi depuis qu’on a vu le film.

See you later in Vancouver!!


Partie pratique :
  •       Budget

Entre 400 et 600$ le billet en classe éco pour Toronto-Vancouver.
Réserver un mardi c’est moins cher, et si possible, pas 48h avant votre départ.
Avec la carte de membre du Hostel International (HI) vous pouvez avoir une réduction aussi.
J’ai tenté une réclamation de remboursement de ma nuit d’auberge (30$) vu le retard conséquent, mais on m’a répondu que c’était hors de question… à bon entendeur!

  •      Wagon éco

Gros sièges inclinables avec un repose-pied. Pas super confortable en dessous de 1,70m, et carrément compliqué au-delà. Accès à des toilettes avec lavabo, à de l’eau potable et de l’eau chaude (vous pouvez même grapiller du café dans le wagon restaurant si le personnel de bord n’est pas là).
En éco, on a accès au wagon avec les sièges, au wagon restaurant/toit panoramique et espace détente, et au wagon avec des tables pour manger.

  •     Nourriture

Le menu est plutôt abordable et les plats sont copieux. Nous avons fait le choix d’emmener pas mal de nourriture pour tenir le plus longtemps possible, et d’acheter uniquement à la fin.
Nous avons donc embarqué :
Des barres de céréales, des fruits, des chips, des graines, des céréales, des briquettes de jus de fruits, des conserves de thon, du pain en tranche et du fromage (enfin le truc en plastique orange et carré qu'ils appellent cheddar).
Nous avons également préparé à la maison des salades de riz, des œufs durs et une soupe de légumes. Le problème est que les salades et la soupe n’ont tenu que 24h car il faisait chaud dans le wagon. Les œufs en revanche sont une valeur sûre quand ils sont cuits bien à cœur et en gardant la coquille.

  •       Autres choses utiles à emmener

Des produits d’hygiène dont des lingettes pour faire une toilette de chat, du shampooing sec, du déodorant, des huiles essentielles ou parfum ou baume du tigre (parce qu’au bout de 4 jours sans douche, on sent tous le bouquetin faisandé), et évidemment une brosse à dents et du dentifrice.

Pour dormir :  le sac à viande est idéal. Sans, vous risquez d’avoir froid à cause du souffle de l’air conditionné. Si vous avez un oreiller gonflable c’est bien aussi.

Pour se déplacer : comme dans les auberges, les tongs sont bien pratiques.

Et enfin, votre plus beau sourire!!!

20 nov. 2018

Canada - Ontario

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Love is all you need

Distillery district

CN tower

Vue d'en haut

Un Schtroumpf dans le vide!

Miaouw

La fontaine des chiens

Quartier de la distillerie

Science-fiction

Casa Loma

Colours!

Fall is falling

Graffiti alley

Les chutes Américaines

Niagara Falls

Même pas mouillée! (nan je déconne)

Rainbow!

Couleurs d'automne

London (Ontario)

Les 2 aventurières

Joe, ma première monture

Au galop!

Craquage sur les "butter tarts"

Le chalet au bord du lac

Une après-midi en Ontario

Le texte:

Hello mes requins-marteau!

Je vous retrouve aujourd’hui à Toronto, la plus grande ville du Canada et capitale de l’Ontario (poil au dos). J’y ai rejoint mon amie de toujours, la belle Doriane, qui vit là depuis maintenant plusieurs années et trépignait d’impatience de me voir.

Ma première expérience de Toronto a été de traverser le centre-ville en voiture la nuit, au milieu des gratte-ciels étincelants à perte de vue. On se croirait dans un film de science-fiction, voire même directement dans le futur. Ça ne m’aurait pas surpris de croiser des voitures volantes et des robots.

Mise à part ce voyage dans le temps, je n’ai pas vraiment aimé Toronto. Je m’y suis sentie comme à Sydney, perdue entre les immeubles et le béton, dans une immense ville qui pourrait se trouver n’importe où dans le monde.

Etant restée presque 3 semaines, j’ai bien eu le temps de flâner, et me balader dans la ville. J’ai évidemment fait les activités touristiques, parce qu’après tout ben je suis une touriste. J’ai donc parcouru verticalement les 350 m de la CN tower pour découvrir une vue imprenable et panoramique sur la forêt de gratte-ciel et le gigantesque lac Ontario. J’ai arpenté les différents musées, le château Casa Loma et l’aquarium (je suis pas vraiment fan des endroits où on enferme les animaux mais je dois avouer que le tunnel sous l’eau avec les raies, requins, tortues et poissons multicolores qu’on peut admirer sous toutes les coutures est complètement WAOUW !).

Le quartier de la distillerie est plutôt sympa avec ses bâtiments en briques, et le marché couvert St Lawrence est idéal pour déjeuner et goûter de bons produits internationaux.
Mais, heureusement, je ne suis pas restée qu’à Toronto et j’ai eu l’occasion d’admirer l’Ontario dans toutes ses couleurs d’automne.

J’ai assisté au très beau spectacle qu’offrent les chutes du Niagara en plein soleil. Petit tour en bateau dans les bouillons furieux, sous le crachin et les nombreux arcs-en-ciel. Décevant à première vue, car les chutes ne sont pas très hautes, mais plus on s’approche et plus on ressent la puissance de la Nature.

Je suis aussi allée voir un couple d’amis à Londres, au bord de la Tamise (parce que les Canadiens n’ont aucune imagination pour nommer les villes avec des noms originaux), et Doriane m’a emmenée passer un weekend dans un magnifique petit chalet au bord d’un lac (où on a même pu voir des conifères caducs !) dans le Nord de la province. Elle m’a aussi initiée à l’équitation le temps d’un weekend dans un ranch, où j’ai pu monter à cheval pour la première fois et goûter du camembert chaud recouvert de confiture de framboise (dit comme ça, ça a l’air dégueu, mais une fois la barrière psychologique franchie, c’est pas si mal).

Et puis est venu le moment pour moi de partir vers l’Ouest, parce que j’ai une trouille bleue de l’hiver Canadien. Mais quelle sortie grandiose ! Contre toute attente, Doriane s’est jointe à moi pour sauter dans le mythique train Transcanadien et nous avons parcouru 4500 km à travers plaines enneigées, lacs gelés et montagnes rocheuses. Mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant, et vous laisse saliver sur le prochain post en écoutant le charmant duo de Tricot Machine pour « Pas fait en chocolat »… Penses-tu qu’on va passer à travers le temps qu’il fait ct’hiver ?